Accessibilité Malaisie

Un week-end à Malacca

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20 août 2017

Située entre Kuala Lumpur et Singapour, Malacca a longtemps été l’un des ports de commerce les plus importants d’Asie du sud-est. Du fait de sa position stratégique la ville a été l’objet de nombreuses convoitises et Chinois, Portugais, Britanniques ont tous, d’une façon ou d’une autre, joué un rôle important dans l’Histoire de cette cité portuaire. Ce sont les vestiges de ce passé, classés au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2008, que nous sommes partis visiter le temps d’un week-end.

Ruelles historiques et diversité des cultures

Pour percevoir ce passé multiculturel il suffit d’arpenter les petites rues de la ville. Certains quartiers ont une forte identité asiatique alors que d’autres m’ont beaucoup plus rappelé les villes européennes. Toutes ces cultures cohabitent si proches les unes des autres que, dans la rue « Jalan Tokong », l’on peut même trouver une mosquée, un temple bouddhiste et un temple hindou à seulement quelques mètres les uns des autres. 

Dans la rue « Jalan Tun Tan Cheng Lock » et les rues aux alentours l’influence chinoise est évidente. Lanternes rouges et caractères chinois apparaissent sur les devantures des habitations et commerces. Quelques intersections plus loin l’odeur de l’encens vient chatouiller nos narines : c’est l’heure de la prière au temple bouddhiste.

Prière au temple Cheng Hoon Teng.

Prière au temple Cheng Hoon Teng.

Nous en profitons donc pour observer la scène avant d’aller visiter le « Baba et Nyonya Heritage museum » pour en apprendre plus sur la culture Peranakan. Il s’agit de la culture des familles descendant d’un mariage entre Chinois et Malais. Un homme descendant de cette union est appelé un « baba » et une femme est une « nyonya ». D’où le nom de ce musée qui se tient dans la maison d’un des clans Peranakan de Malacca. Nous avons assisté à la visite guidée (même tarif que pour une simple entrée) et j’ai trouvé cela très intéressant. Nous avons admiré de beaux mobiliers et éléments de décoration en bois sombres avec des dorures mais surtout nous avons beaucoup appris sur la vie des Babas et Nyonyas, de leurs enfants, sur les mariages, les anniversaires ou encore sur la mort et le deuil dans ces familles. Malheureusement le musée n’est pas accessible en fauteuil roulant. Il y a des marches à l’entrée et une fois à l’intérieur la visite se déroule au rez-de-chaussée et au premier étage auquel il n’est possible d’accéder que par un escalier assez raide.

Le hall d'entrée du musée.

Le hall d’entrée du musée.

En se promenant du côté de « Dutch Square » on ressent facilement le  passé colonial de Malacca. L’architecture ici est différente. Les toits chinois en tuiles ont laissé place aux bâtiments de type européens en brique rouges tel que l’hôtel de ville « Stadthuys ». Il y a un même une fontaine au milieu de la place ainsi qu’une petite forteresse en ruine  et l’église catholique de Saint Francis Xavier un peu plus loin. Malheureusement les voyageurs en fauteuils roulants ne pourront pas voir certains des édifices de la partie historique de la ville (notamment les ruines de l’église Saint Paul) car ils se trouvent en haut d’une colline.

Difficile de nier l'influence européenne autour de "Dutch square" !

Difficile de nier l’influence européenne autour de « Dutch square » !

Mais finalement le pire n’est peut-être pas cette lacune en matière d’accessibilité : les effets de la mondialisation sont visibles aussi à Malacca… Autour du quartier historique et de la place de l’hôtel de ville il y a de nombreux tricycles pour promener les touristes. Au premier regard c’est assez drôle de découvrir ces petits chars jaunes, roses ou bleus bariolés aux effigies des héros préférés des enfants mais on s’en lasse très vite. Et pour cause ! Croiser Pikachu, Hello Kitty, la Reine des neiges, les minions à tous les coins de rues dénature l’aspect historique de la ville surtout qu’ils diffusent les tubes du moment super fort… Heureusement on ne les croisent pas de l’autre côté de la rivière.

Et la nuit ils sont même éclairés en mode fête forraine !

Et la nuit ils sont même éclairés en mode fête forraine !

« Jonker walk », l’artère touristique

Jonker walk, située au centre de Chinatown, est la rue touristique de Malacca dans laquelle les petits magasins de nourriture, souvenirs et vêtements sont alignés les uns après les autres. Il n’y a vraiment plus grand chose d’authentique ici…

L'entrée de Jonker street, à quelques pas du "Dutch square".

L’entrée de Jonker street, à quelques pas du « Dutch square ».

Si j’ai eu bien du mal à resister à la tentation de grignoter quelques gourmandises je n’ai, par contre, pas été charmée par les souvenirs et vêtements. La plupart d’entre eux semblaient être des produits manufacturés faussement locaux et les magasins étaient bondés de touristes. Difficile donc d’y circuler en fauteuil roulant. D’autant plus que nous venions d’arriver et que nous transportions encore tous nos baggages sous une chaleur écrasante…

A l’inverse j’ai beaucoup apprécié redécouvrir cette rue durant le marché nocturne. Il s’y tient les vendredis, samedis et dimanches soirs. Malgré que la rue soit encore plus animée que durant la journée, l’atmosphère y est différente. Locaux et touristes marchent serrés les uns contre les autres à la recherche de petits plaisirs salés ou sucrés à acheter dans les stands de nourritures qui bordent la rue des deux côtés. Feuilletés à la noix de coco, aux amandes, au porc sauce barbecue, pasteis de nata (pas aussi bons qu’à Porto !), brochettes de viandes, pancakes fourrés à la saveur de votre choix… Vous n’aurez que l’embarras du choix !

A la recherche des brochettes !

A la recherche des brochettes !

Malacca en fauteuil roulant

Côté accessibilité ce n’est pas parfait. La largeur des trottoirs est variable, il n’y a pas tout le temps de rabaissements permettant d’y accéder et l’on se retrouve facilement face à un lampadaire, une poubelle ou un autre objet obstruant le chemin. Parfois il y a aussi des grilles au sol dans lesquelles les roues du fauteuil peuvent restées coincées. Une fois de plus il faut donc souvent rouler sur la route. D’ailleurs à Chinatown il y a des rues où il n’y a pas de trottoirs du tout. Il y a beaucoup de circulation donc cela peut paraitre impressionnant mais cela se passe plutôt bien.

Des fois c'est possible !

Des fois c’est possible !

L’accès aux magasins est souvent difficile car il faut pouvoir monter sur le trottoir. Dans de rares cas il y a des rampes d’accès qui permettent d’y accéder. A noter que l’office du tourisme n’est pas du tout accessible et que, contrairement à Kuala Lumpur, il n’y a ni signalisation au sol ni sonore pour guider les déficients visuels. 

Néanmoins il y a du positif puisqu’il y a une place de stationnement et un toilette (transfert latéral impossible) réservés pour les personnes à mobilité réduite au milieu de la « Jonker street » (au niveau de la statue du bodybuilder).

Où manger à Malacca ?

Comme partout en Malaisie à Malacca on trouve de la bonne nourriture à profusion, voila donc quelques adresses pour vous aider à faire votre choix :

  • Poh Piah Lee : 14 Jalan Kubu. Ce tout petit restaurant ne paie pas de mine mais mérite qu’on y entre pour y manger de la cuisine Peranakian pour vraiment pas cher. Les dumplings bleus (en raison de l’utilisation d’une fleur locale comestible bleue comme ingrédient) et les popiah sont très bons. Le popiah est une sorte de rouleau de printemps enroulé dans une crêpe à la place d’une galette de riz.
Miam Miam des dumplings !

Miam Miam des dumplings !

  • Restoran Selvam : 3 Jalan  Temenggong. Incontournable si vous aimez la nourriture indienne et, plus particulièrement, manger des banana leaves avec les doigts. La nourriture y est très bonne  et il y a des plats végétariens pour ceux qui le souhaitent. En bonus : il y a une rampe pour accéder au trottoir et une seule marche après pour entrer dans le restaurant.

 

  • Jonker Food Avenue : petit food market au coeur de Jonker street où l’on peut se régaler de spécialités locales. J’ai opté pour un Mee Nyonya Laksa une soupe avec des pates au blé, du tofu, un oeuf et du surimi. De quoi bien se remplir le ventre et se réveiller les papilles : c’est sans aucun doute le plat le plus épicé que j’ai mangé en cinq semaines en Malaisie ! Ames sensibles s’abstenir !

 

  • Et bien sûr ne ratez pas le marché de nuit de Jonker street !

 

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Bonne organisation et bon voyage !

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